Remorques photovoltaïques d'alpage
07.03.2024
Manon Saudan
Amener l’électricité aux chalets d’alpage isolés
Le groupe de travail « Chalets d’alpage » de l’ADER, constitué en 1989, avait pour but de trouver une solution à un approvisionnement électrique renouvelable durant la saison estivale des alpages non raccordés au réseau. En plus de l’éclairage, il s’agissait surtout d’assurer l’alimentation de la machine à traire, gourmande en énergie. Pour subvenir à leurs besoins, les exploitants recourent habituellement aux génératrices à essence, polluantes et bruyantes. Quant au raccordement au réseau électrique, il est coûteux et porte atteinte au paysage.
Tests de trois prototypes
L’alternative proposée par l’ADER consistait en une installation photovoltaïque montée sur remorque, qui présentait l’avantage de pouvoir suivre le troupeau lorsque plusieurs lieux d’estivage étaient utilisés ou d’être mise à l’abri en hiver. Deux premiers prototypes étaient opérationnels dès 1990. Fin 1992, un troisième modèle a été construit, qui intégrait comme nouveauté, entre autres, des panneaux orientables en fonction de la course du soleil et rabattables en cas de vents tempétueux. Les remorques étaient toutes équipées de batteries afin de stocker l’énergie pour la nuit ou les jours de mauvais temps.
Des alpages vaudois…
L’ADER a testé ses installations sur différents alpages : à Château d’Œx la première année, au Marchairuz dès 1991, puis au Solliat (Vallée de Joux) à partir de 1993. Dès 1991, un prototype alimentait également la buvette d’altitude du Mont-Tendre. Chaque saison d’alpage s’est accompagnée d’améliorations et de mesures. Ainsi, au Marchairuz, plus de 95% des besoins en électricité ont pu être couverts par le solaire, la génératrice d’appoint n’étant enclenchée qu’une dizaine de fois par saison, notamment en cas de mauvais temps prolongé. Sur le plan économique, l’ADER a pu démontrer que la remorque solaire était moins chère qu’un raccordement au réseau, dès le moment que la ligne à installer dépassait 1 kilomètre.
… au Sahara
Dans les années 2000, ce projet a connu un nouveau développement sous l’égide de l’ADER/S (Association pour le développement des énergies renouvelables/Sahara solaire solidaire). Des remorques photovoltaïques ont été envoyées dans des camps de réfugiés sahraouis du sud-ouest de l’Algérie pour y fournir de l’énergie. Des cours de formation y ont également été donnés, ainsi que des ateliers de construction qui ont permis la réalisation de plus de 25 installations solaires.





